Texte pour le recueil Histoires Naturelles de la photographe
Juliette Bates

Publié par la Galerie Esther Woerdehoff
Paru en mars 2014
Extrait
La série « Histoires Naturelles » de Juliette Bates nous raconte une histoire, celle d’un personnage anonyme, dont nous ne découvrons au fil des images qu’un fragment de visage ou les mains délicates, nous tournant obstinément le dos, nous invitant mais, toujours, nous évitant.
Ce personnage est un collectionneur, un classificateur, un arrangeur, qui tente de comprendre et de défier le cours inexorable de la vie. Cette silhouette androgyne et fantomatique, enveloppée de velours noir, nous convie à une quête tranquille mais impossible.
À travers ses recherches et ses échecs, c’est aussi à un questionnement sur notre fragile et instable condition d’être humain que nous invite la photographe. Ce voyage nous entraine des falaises de craie normandes à des sousbois brumeux, deux natures fascinantes mais inquiétantes.
Dangereusement belles, les côtes blanches et abruptes ne font face qu’à la mer, ne connaissant comme limite que l’horizon, et comme combat que celui contre le vent et les éléments. Séduisante et enveloppante, la forêt ensorcèle les esprits, fait perdre les sens, accueille mais désoriente, embrasse mais étouffe.
Face à ces lieux à la fois familiers et hostiles, notre guide ne nous apparait que plus seul et vulnérable, ridiculement petit face aux flots et à la pierre, perdu au milieu des branches et des troncs qui refusent leur hospitalité.
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